Dette COVID : allons-nous vraiment la payer ?

Dette COVID : allons-nous passer àla caisse ? © Banketto/stock.adobe.com



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Une explosion des dettes, à tous les niveaux

Depuis la crise COVID, et les confinements et restrictions associées, la dette des États ne fait qu’enfler. De plus en plus de Français se demandent comment cette dette COVID sera-t-elle remboursée ?. De combien parle-t-on ? Probablement aux alentours des 300 milliards d’euros, une fois que les comptes auront été effectués. A seulement fin juin 2020, la facture était de 185 milliards, mais le pire reste encore à venir. Le plan de relance de 100 milliards sera également à financer.

Dette des États, l’explosion en 2020

PaysMontant de la dette publique divisée par le PIB
- Fin 2019 Fin 2020 Variation 2020 vs 2019
Luxembourg
22.0 %
33.0 %
+50.00%
Finlande
59.4 %
80.0 %
+34.68%
Allemagne
59.6 %
80.0 %
+34.22%
Pays-bas
48.7 %
65.0%
+33.47%
Zone Euro
84.0 %
110.0 %
+30.95%
Portugal
117.2 %
150.0 %
+27.98%
Espagne
95.5 %
122.0 %
+27.74%
France
98.1 %
125.0 %
+27.42%
Irlande
57.4 %
73.0 %
+27.17%
Belgique
98.7%
125.0%
+26.64%
Italie
134.7 %
170.0 %
+26.20%
Royaume-Uni
85.4 %
105.0 %
+19.60%
USA
101.0 %
120.0 %
+18.81%
Grèce
176.6 %
205.0 %
+16.08%
Japon
238.0 %
260.0 %
+9.24%
Liste présentée par taux de variation 2020 vs 2019 décroissante. Source chiffrée : FMI, Eurostat, Prévisions ACDEFI, Variations FranceTransactions.com

Qui va rembourser cette dette ?

Ce qui est clair, c’est que cette dette sera isolée de la dette récurrente et historique du pays. L’annonce est officielle. Ce qui laisse à penser que son impact ne sera pas considéré dans les bons comptes entre amis de la zone Euro. Voici les différentes pistes évoquées pour rembourser cette dette COVID.

  • Prélèvements directs sur l’épargne des Français : Alors évidement les hypothèses les plus folles circulent. Certains anticipent un prélèvement sur l’épargne, "on rase gratis les comptes bancaires"... Les Français ont accumulé un véritable pactole sur leurs comptes courant, en pleine crise. L’encours financier total des Français dépasse les 5.000 milliards d’euros. "Cet argent laissé sur leur compte courant ne leur sert donc à rien. Autant le leur prendre." Un prélèvement sur l’épargne serait facile. Par ailleurs, seuls les encours des assurances-vie permettraient de rayer la dette aisément. Mais évidemment, cela ne se fera pas. Juste des informations anxiogènes pour faire de l’audience sur les réseaux sociaux, mais rien de sérieux.
  • Annulation de la dette COVID : De même, annuler purement la dette, d’un coup de baguette magique, au niveau de la France, ne se fera pas. Oui, ce serait possible de le faire. Même en tenant compte de la perte pour les Français, une partie de leurs placements financiers repose sur cette dette, par la suite, il serait impossible au pays de se re-financer à des conditions attractives. Une crise de confiance qu’il ne faut pas provoquer. En revanche, l’annulation de toutes les dettes COVID de tous les pays, en même temps, permettrait de ne pas faire subir cet effet de défaut de paiement. Mais faire en sorte que tous les pays se mettent d’accord reste une illusion. Déjà un accord au sein de la zone Euro tiendrait du miracle, alors pour un accord mondial...
  • Hausse de la fiscalité : évidemment, réponse facile. La France, championne du monde sur ce domaine, entend bien taxer pour rembourser. Mais là encore, ce serait assez contre productif. Alors que justement l’amorce de la baisse des impôts est en cours (en 2021 notamment). Un contre-pied qui serait pour le moins mal apprécié, d’autant plus que le niveau de pauvreté des Français devrait exploser en 2021. Une hausse des impôts afin de rembourser la dette COVID serait mal vue. Le taux de chômage devrait exploser et le nombre d’allocataires sera en forte hausse. Cela réduira d’autant les possibilités de collectes fiscales. Les seuls riches en France ne pourront pas rembourser l’intégralité de la dette COVID, même sur 30 ans. Cette hausse de la fiscalité tomberait à plat, ne faisant que ralentir une croissance espérée. Toutefois, les Français, rompus aux éternelles hausse de fiscalité pensent majoritairement que ce sera cette piste qui sera privilégiée.
  • Ne rien faire (comme d’habitude) : laisser filer la dette, c’est ce que nous savons faire de mieux. Officiellement, nous faisons tous les efforts possibles, mais au final, nous laissons filer la dette. Le gouvernement devrait donc statuer sur une CSG/RDS 2, spéciale COVID, qui ne suffira pas à rembourser cette dette. Mais cela permettrait de "préserver la rigueur financière" du pays aux yeux de nos pays voisins et partenaires. Il faut se rappeler que la hausse éternelle des déficits des Etats est acceptée, puisque le seul objectif fixé aux pays de l’UE est, par exemple, de limiter la croissance de leur endettement de 3% du PIB. Un non-sens de plus. Jusqu’au jour où les taux d’intérêts remonteront et là, la crise financière fera son jeu en faisant tout voler en éclats.
  • Financement par la croissance, pour rêver comme un économiste resté dans le monde d’avant : la solution qui arrangerait tout le monde, c’est un monde de croissance folle, comme dans les trentes glorieuses. Une relance si forte que toute l’économie s’emballerait. Un bon vieux retour au monde d’avant, avec de la folie consumériste à tous les étages. D’ailleurs, les gouvernements s’empressent de préparer des plans de relance tous azimuts, avec des milliards à clé. Une idée d’économiste en manque de statistiques, en bref.

Plans de relance, un simple jeu du qui dit mieux ?

USA 2.700 M $
Japon 2.200 M $
Zone Euro 750 M €
France seule 100 M € (750 M € engagés)

Mais un ressort s’est cassé durant cette crise. Si les populations voudront certainement consommer de nouveau, comme des moutons, les dernières nouveautés dans les magasins, pas certain que tout reparte dans la croissance absolue. Compte-tenu de notre obstination à vouloir un monde orienté sur la croissance, d’autres vagues de pandémies peuvent très bien arriver, avec de nouveaux virus. Un bon marqueur de la mondialisation, des voyages tous azimuts. Vu la gestion approximative de la crise, plus par réaction que par anticipation, il est certain que le plan prévu pour rembourser cette dette COVID volerait alors en éclats.

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