Crise financière anticipée : les banques devront probablement doubler leurs réserves financières contracycliques sous peu

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Car c’est quand tout ne va pas encore trop mal qu’il faut mettre de côté... Que le fonds de réserve contracyclique existe pour les banques. Si une crise financière se présente en 2023, avec une explosion des crédits non remboursés, ce ne sera plus le moment de faire des réserves, mais de les consommer...

Les risques pour la stabilité financière restent à un niveau élevé

Le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) s’est réuni pour sa trente-quatrième séance ce jeudi 15 septembre afin d’examiner les risques et vulnérabilités affectant le secteur financier français. Dans un environnement économique marqué par des pressions inflationnistes et une volatilité importante sur les marchés financiers, il considère que les risques pour la stabilité financière restent à un niveau élevé mais demeurent maîtrisés. Le Haut Conseil constate que le crédit au secteur privé non financier demeure dynamique en France.

Doublement des fonds de réserve pour les banques

Compte tenu de la persistance des vulnérabilités et du niveau des risques à moyen terme, le Haut Conseil juge nécessaire de consolider le dispositif de prévention. Il prévoit donc de relever le taux du coussin de fonds propres bancaires contracyclique de 0,5% à 1,0% à l’issue de sa prochaine séance, sauf si la capacité du système bancaire à répondre aux besoins de financement de l’économie s’infléchissait de façon marquée et non anticipée. Hausse des réserves des banques en Europe Puisque la finance, c’est aussi un grand jeu de dominos, le HCSF scrute ce que font les banques dans les autres pays européens. Et justement, la plupart des pays se préparent à une potentielle crise des crédits et donc une flambée du coût des risques. Ainsi, l’Allemagne passe à un taux de 0.75% pour cette réserve contracyclique à partir de février 2023, et le Danemark vise 2.5% en mars 2023. Autant dire que la France est, une fois plus, confiante.

Un examen des risques...

Le Haut Conseil a procédé à un examen des risques et des vulnérabilités affectant le secteur financier français, marqué à nouveau par une volatilité importante observée sur les marchés financiers, en relation avec la guerre en Ukraine, dont les conséquences sur les marchés et les cours des matières premières contribuent à la dynamique inflationniste et au tassement des perspectives de croissance. L’action de la Banque centrale européenne (hausses des taux d’intérêt directeurs de 50 points de base en juillet et 75 points de base en septembre) afin de juguler l’inflation participe de la normalisation et donc de la hausse du niveau des taux d’intérêt en France comme en zone euro. À ce stade, les marchés répondent de façon ordonnée au nouvel environnement de taux. Le Haut Conseil restera vigilant quant à la capacité de financement des ménages et des entreprises dans ce nouvel environnement mais considère que les risques pour la stabilité financière, bien qu’élevés, demeurent maîtrisés. La remontée des taux d’intérêt devrait être un facteur positif à moyen terme pour les assurances et les banques, dont la situation de solvabilité et de liquidité est solide, ce qui devrait contribuer à la résilience du secteur financier, et partant des services de financement qu’il fournit à l’économie.

Le crédit reste dynamique

Le Haut Conseil constate que le crédit au secteur privé non financier demeure dynamique en France : le crédit bancaire aux sociétés non-financières (SNF) continue d’augmenter à un rythme soutenu (+ 7,0 % en glissement annuel en juillet 2022) tout comme le crédit à l’habitat aux particuliers (+ 6,4 %). Les taux associés à ces crédits augmentent mais de façon modérée : 1,42% en mai pour les nouveaux crédits aux SNF et 1,45 % en juillet pour les nouveaux crédits immobiliers aux particuliers soit des hausses respectives de 43bp et 33bp depuis le début de l’année. Ainsi, les niveaux de dette par rapport au PIB se stabilisent à des niveaux élevés, supérieurs à ceux des autres pays européens : l’endettement des ménages français représente 66 % du PIB et celui des SNF 82 %, contre respectivement 59 % et 63 % en zone euro. Par ailleurs, les prix immobiliers sont toujours en augmentation au niveau national (+6,8% en glissement annuel au deuxième trimestre 2022), moins rapide cependant que dans les pays voisins (+9,8% en glissement annuel dans la zone euro au premier trimestre 2022).

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